1912 – 1933 : Le Nicaragua est au prise des USA, qui occupent le pays avec leurs troupes. Durant toutes ces années, Augusto César Sandino, chef des guerilleros, libéraliste et nationaliste dans l’âme, se bat pour l’indépendance du Nicaragua, et contre cette présence américaine.

1933 : Cédant à la menace et aux actions des guerrilleros formés dans les montagnes par Sandino, les troupes américaines se retirent du Nicaragua. Mais avant de partir, le gouvernement américain place au pouvoir le militaire Anastario Somoza, premier d’une dynastie de dictateurs qui dominera le paysage politique durant quatre décennies. Sous la tutelle américaine, la famille Somoza concentre le pouvoir politique entre ses mains, transforme la garde nationale en une armée personnelle, relègue l’opposition conservatrice au statut de parti fantôme et réprime férocement tous les opposants, particulièrement les sandinistes.

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1934 : Sandino est assasiné alors qu’il participait à des négociations de paix avec le général Somoza.

1936 : Somoza s’autoproclame président.
Il imposera sa dictature jusqu’à son assasinat en 1956. Ses fils Luis et Anastasio lui succédèrent et continuèrent d’imposer leur politique au peuple Nicaraguayen.

1972 : Un séisme de magnitude 6.5 sur l’échelle de Richter, dont l’épicentre est situé à Managua, frappe le Nicaragua le 23 décembre 1972.
La capitale subit alors d’énormes dégats: 80% des édifices s’effondrent.
En plus des coûts matériels -plus d’un milliard de dollars de dégats- et des pertes humaines – 10 000 morts et  environ 30 000 blessés – viennent s’ajouter  des foyers d’incendie attisés par des vents secs et des menaces d’épidémies causées par des corps en décomposition.
Mais le clan Somoza détourne les fonds de l’Aide Internationale pour la reconstruction du Nicaragua. Un fort sentiment d’hostilité se developpe alors chez les Nicaraguayiens, et nourrit une montée du front sandiniste de libération nationale (FSLN).

1978 : Assassinat du directeur du journal principal de l’opposition: c’est le début des émeutes et de la guerre civile.

1979 : « Après des années de luttes menées à partir des régions éloignées et une suite de revers successifs, le FSLN renverse finalement la dictature du général Anastasio Somoza le 19 juillet 1979. Le Front bénéficie alors de l’appui de presque toute la population nicaraguayenne. La révolution sandiniste provoque une onde de choc et un engouement international immédiat: La symbolique d’un deuxième gouvernement communiste en Amérique (après Cuba) est très forte. »
Sous l’influence des marxistes de Cuba et du Salvador, les sandinistes mettent en place un programme économique socialiste, basé notamment sur des nationalisations et une réforme agricole. Les USA inquiets décident alors  d’imposer un embargo commercial sur le pays, pénalisant séverement l’économie nicaraguayenne.

1981: Donald Reagan est nommé président des Etats-unis.
« le Nicaragua occupe le centre de la politique étrangère américaine et le gouvernement sandiniste, affilié au camp communiste, est qualifié de « problème numéro 1 de sécurité nationale » par Washington. C’est alors qu’est créé dans le plus grand secret le commando des forces contre-révolutionnaires, les contras, financé pour combattre le gouvernement élu du FSLN. Cette flagrante et brutale ingérence dans les affaires nicaraguayennes a fait beaucoup de bruit lorsqu’exposée au grand jour et terni la réputation de la diplomatie américaine. »

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1984: « Le premier test démocratique pour les sandinistes arrive en 1984 lorsque sont organisées les premières élections pluralistes. Le résultat déclare Daniel Ortega vainqueur, mais le processus électoral n’est qu’une pâle copie d’élections libres. Plusieurs années au pouvoir éloignent les commandantes du FSLN des préoccupations des Nicaraguayens et le pays s’embourbe dans une crise économique, alors que le parti s’entête dans l’idéologie communiste qui ne contribue en rien au redressement du pays. Les années 1980 sont des années de vache maigre pour le Nicaragua qui est victime d’une inflation grimpante, d’un cruel manque d’emplois, d’une violence omniprésente et d’une censure de plus en plus forte contre toute forme de dissidence. »

1987 : Le président du Costa Rica entame des négociations entre le gouvernement sandiniste, dirigé depuis 1985 par Daniel Ortega, et les Contras.

1990: « Survient un deuxième test démocratique pour le Nicaragua et le FSLN qui compte redorer son image à la face du monde en organisant des élections libres et justes. Contre toute attente, c’est Violeta Chamorro, à la tête d’une fragile coalition, qui vole le pouvoir aux sandinistes. Le combat entre sandinistes et contras prend alors subitement fin après 6 ans d’affrontement, le compromis exigeant des sacrifices de taille de la part de chaque parti. Le pays est en ruine, la guerre civile ayant englouti toutes les ressources de l’État, et compte près de 30 000 morts liés aux affrontements. Le peuple est épuisé par des années de conflit et désire avant tout la paix et un semblant de prospérité. Le parti sandiniste respectera, contre toute attente, la volonté populaire.
Pour les sandinistes, c’est le début de l’intensification des rivalités entre deux factions internes : les réformistes, conscients des besoins d’ajustement et de modernisation du parti, et les radicaux, qui veulent conserver intégralement les principes idéologiques du sandinisme. Il y a alors une importante scission au sein du FSLN où plusieurs grandes figures du camp des modérés claquent la porte pour fonder un nouveau parti, alors que les plus intégristes se serrent autour du leader Daniel Ortega.  »
Cette election marque la fin de l’embarguo américain contre le Nicaragua.

1998 : En octobre, le Nicaragua est frappé par l’ouragan Mitch, le deuxième ouragan le plus meurtrier de l’histoire, et l’un des plus puissants enregistrés dans le bassin Atlantique, avec des vents atteignant 290 km/h.
Des affaissements de terrains et inondations ont lieu dans tout le pays, entrainant la dispiration de dizaines de villages. Les pluies torrentielles remplissent le cratère du volcan Casita et forment un lac, qui va s’effondrer sous la pression des eaux le 30 octobre, engendrant d’importantes inondations et torrents de boue dans 10 communautés.

2006 : Daniel Ortega remporte les élections et devient président de la république du Nicaragua. Il décide notamment de rétablir la gratuité de l’éducation et de la santé, mais revient sur des acquis, comme le droit à l’avortement, qu’il supprimera.

2011: Réélection de Daniel Ortega.

2016: Réélection de Daniel Ortega et nomination de sa femme, Rosaria Murillo, en tant que Vice-présidente.